Biographie


Denise FERRIER est née le 2 octobre 1920 à Vichy.

Son père Lucien FERRIER, ouvrier typographe puis comptable, pratique la peinture en amateur. Il initie sa fille ensuite formée à Vichy par Paul DEVAUX, artiste local, graveur sur bois, et par Ulysse MOUSSALI peintre et collectionneur d’art.

« Ne pouvant plus rien lui apprendre », Paul Devaux l’incite à « monter à la capitale ». En 1945 et 1946 elle suit à Paris l’enseignement du peintre Jean SOUVERBIE.

Puis elle fréquente l’Académie FROCHOT. Elle y rencontre en 1949 Jean SPADONI, peintre. Ils emménagent dans l’atelier de peintre et de tailleur pour hommes que loue celui-ci dans une arrière-cour de la Cité des Fleurs, quartier des Épinettes, dans le 17ème arrondissement de Paris. En 1953 naîtra leur fils, Patrice SPADONI, qui deviendra réalisateur.

Dès sa jeunesse Denise FERRIER s’engage, seule, dans une voie non-figurative, sans connaître alors l’existence de l’art abstrait. Elle poursuivra avec constance cette recherche, sans se rattacher à aucune école, dans une totale indépendance. Dans les années cinquante son art connaît une première époque de maturité, avec des œuvres marquées par des formes nettement dessinées, des compositions rigoureuses, des harmonies colorées très étudiées.

Son travail est alors reconnu par des peintres tels qu’Auguste HERBIN, Henry VALENSI, puis plus tard Henri GOETZ. À cette époque il est très difficile pour une femme peintre de se faire reconnaître. Elle participe cependant à plusieurs expositions collectives, le SALON D’AUTOMNE en 1947 avec le soutien du peintre vichyssois Louis NEILLOT, puis de 1950 à 1955 à celles des RÉALITÉS NOUVELLES alors organisées au Musée d’Art Moderne de Paris. Auguste HERBIN avait parrainé Denise FERRIER pour son entrée aux Réalités nouvelles. En 1961 elle participera au SALON INTERNATIONAL de Vichy organisée par les artistes femmes regroupées autour de la peintre Hélène MARRE.

Jean CASSOU, directeur du Musée national d’art moderne, remarque au Salon des réalités Nouvelles ses peintures et manifeste l’intention d’en acquérir une pour la collection du Musée (il s’agit de « Rythmes », 1951). Mal conseillée, elle ne saura pas donner suite à cette ouverture.

Les nécessités de la vie vont se faire de plus en plus pesantes. Jean SPADONI décède en 1957. Denise FERRIER doit élever leur fils seule, dans une réelle misère. Elle devient couturière puis lettreuse et coloriste pour des bandes dessinées telles que Les Pieds Nickelés ou Bibi Fricotin.

Malgré tout Denise FERRIER va poursuivre inlassablement son travail de peintre et de dessinatrice, dans une solitude et une invisibilité presque totale, jusque dans les années 2000.

Progressivement son art va s’éloigner des formes géométriques des années cinquante, sans jamais abandonner l’affirmation d’une ligne ferme, continue, mobile, et un goût pour le mouvement des formes et des couleurs animant des compositions vivantes, musicales.

En 1985, la Retraite libère son temps, ouvrant une nouvelle période d’intense création artistique.

Une exposition personnelle présentera son œuvre au public à la galerie DOROTHY’S GALLERY en octobre 2010, accompagnée par un film réalisé par son fils Patrice SPADONI.

En décembre 2011 Denise FERRIER décède à Paris à l’âge de 91 ans.

En Juin 2021 quatre peintures importantes de Denise FERRIER rejoignent les collections du MNAM, le Musée National d’Art Moderne – le Centre Pompidou, dont « Rythmes » jadis remarquée par Jean Cassou.

Fin 2021 une seconde exposition personnelle est organisée au centre de Paris (galerie DOHYANG LEE.)

En 2022 une quinzaine d’oeuvres graphiques rejoignent le Cabinet des arts graphiques du CENTRE POMPIDOU.

De juin à décembre 2024 une grande exposition rétrospective de 150 oeuvres se tient durant six mois au MUSÉE DES URSULINES à Mâcon : « Être peintre dans la France de l’après-guerre, l’étonnant parcours de Denise Ferrier (1920-2011.) »