Quatre peintures de Denise Ferrier au Centre Pompidou


COLLECTION DU MUSÉE NATIONAL D’ART MODERNE

Quatre peintures de Denise Ferrier ont été sélectionnées par Christian Briend, chef du Service des collections modernes du Centre Pompidou, et par Nathalie Ernoult, attachée de conservation, et proposées par le Comité des conservateurs unanime.

La décision finale a été prise le 2 juin 2021 par la Commission d’acquisition du Centre Pompidou, choix soutenu par le directeur du Musée, Bernard Blistène, qui a salué là « une magnifique redécouverte. »

Un pas important sur le chemin de la reconnaissance de l’oeuvre de Denise Ferrier.

Rythmes (1951) de Denise Ferrier – Huile sur papier (115,5 x 72,5 cm) – Exposition : 6ème Salon des Réalités nouvelles, 8 juin-16 juillet 1951 (Inv. : AM 2021-660)

« Composition ambitieuse » note Christian Briend (1) : « Ferrier y met en équilibre deux structures complexes, faites d’éléments effilés et ponctuées de petites formes circulaires, qu’elle relie par des lignes dynamiques. Le coloris atténué, aussi bien pour le fond discrètement modulé que pour les motifs géométriques, se réduit à un camaïeu de bruns-gris. Si cette œuvre d’une grande maturité manifeste sans doute l’influence de Vassily Kandinsky ou d’Alberto Magnelli, elle n’en révèle pas moins une forte personnalité, remarquée d’ailleurs à ce même salon par Jean Cassou, alors directeur du musée national d’art moderne. »

Composition (1953) de Denise Ferrier – Huile sur toile (88 x 161,5 cm) – Expositions : 8ème Salon des Réalités nouvelles, 10 juillet-9 août 1953 (Inv. : AM 2021-663) – Exposition monographique Denise Ferrier, Musée des Ursuline, Mâcon, Juin-Décembre 2024

Composition n°1 (Joie) (1953) de Denise Ferrier (Inv. : AM 2021-661) – Huile sur isorel (72 x 57 cm) – Exposition monographique Denise Ferrier, Musée des Ursuline, Mâcon, Juin-Décembre 2024

Composition n° 2 (De gauche à droite – de bas en haut), 1953 (Inv. : AM 2021-662) – Huile sur isorel (74 x 49,5 cm) – Exposition monographique Denise Ferrier, Musée des Ursuline, Mâcon, Juin-Décembre 2024

« Toutes datées de 1953, les trois Compositions suivantes», note Christian Briend, « montrent l’évolution de Denise Ferrier vers une abstraction plus colorée, où elle renonce aux formes angulaires et intègre différents éléments en un tout organique. Dans celle, de grand format et peinte sur une toile de récupération, qu’elle expose cette même année aux Réalités Nouvelles (sous le n° 250), l’artiste fait se répondre sous la forme d’échos visuels des modules aux lignes souples où dominent les rouges, les violets et les bleus qui se détachent sur un fond uniformément blanc. Deux gouaches (collection particulière) montrent la mise en place progressive de ces différents éléments, dont la motricité évoque l’univers de František Kupka. »

Dans sa présentation à la Commission d’acquisition du Centre Pompidou, Christian Briend, après avoir souligné « l’allégresse chromatique » de Composition n°1 (Joie), observe que dans « Composition n° 2 (De gauche à droite – de bas en haut), Ferrier explore davantage les virtualités de la couleur rouge et d’une structuration formelle en oblique. Contrairement à la Composition précédente, les bandes de couleurs semblent traverser le champ pictural pour se poursuivre au-delà de ses limites. »

(1) Extraits de la notice de Christian Briend destinée à la Commission d’acquisition du Centre Pompidou.